Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/122

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risque d’une sédition en sa faveur, & en celle de son pere ; ils esperoient que ce seroit assez tôt & assez secretement pour ne pas donner le tems à leur Maître de pénétrer la méprise qu’on venoit de faire. Qu’ainsi la mort de Pigriéche produiroit tout à la fois deux effets également avantageux pour eux & pour Lisimene ; puisqu’en sauvant la vie à cette Princesse, elle empêcheroit que leur bévuë ne fût découverte.

Celui à qui cette pensée étoit venuë, la communiqua à ses compagnons, qui l’approuverent tous. Le tourment que la fille de Richarde s’étoit donnée depuis sa détention avoit été si violent que non seulement elle avoit cessé de parler ; mais la foiblesse l’avoit encore obligée à fermer les yeu, & elle paroissoit ensevelie dans un profond sommeil. Ce qui trom-