Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/139

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que ce qu’elle disoit, c’est-à-dire, une fille malheureuse, (puisqu’elle étoit entre ses mains ; & qu’il la prenoit toujours pour la Princesse) demanda à ceux qui la tenoient, s’il étoit possible que celle qu’il voyoit fut Lisimene. Ils répondirent que du moins c’étoit bien surement elle qui alloit épouser le Prince, l’ayant arrêtée avec lui au moment qu’ils étoient prêts d’entrer dans le Temple.

Quoi, dit Ambitieux d’un air méprisant, voilà cette beauté si parfaite, & ce digne objet de la passion d’un jeune témeraire. Il faut assurément, poursuivit-il, que le Ciel l’ait frappé d’aveuglement, ou que ce soit pour le punir de sa révolte, que la maîtresse ait été changée en monstre.

Il s’éleva dans l’assemblée un murmure général, causé par l’étonnement que donnoit le mauvais