Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/138

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preuves contre Bon & Rebon, ni contre sa fille que celles qu’ils voyoient. Etant clair, que l’un & l’autre avoient commerce avec les esprits infernaux ; ce qui ne pouvoit être que dans l’intention de le perdre, & peut-être de faire périr tout le Royaume. Que ce criminel dessein étoit sans doute l’unique raison qui avoit engagé Lisimene à se déguiser de la sorte.

Pigriéche qui entendit ce discours, ne demeura pas muette en une si belle occasion de parler, & faisant précéder par un torrent d’injures : ce qu’elle avoit à dire pour sa justification, elle répondit à Ambitieux qu’il étoit faux, qu’elle fut un esprit infernal, puisque bien loin de cela, elle étoit une fille innocente & malheureuse… A cet aveu sans en entendre davantage, Ambitieux persuadé qu’en effet Pigriéche n’étoit