Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/141

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griéche, & le péril qu’elle y voyoit attaché lui rendit la liberté de la langue.

Ah, ne le croyez pas, s’écria-t-elle, il aura bien la malice de dire qu’il est mon pere, pour avoir le plaisir de me faire mourir. Mais c’est une grande fausseté.

Bon & Rebon, que la presence de Pigriéche avoit rassuré ainsi que Parfait, sur le sort de Lisimene, ne pût s’empêcher de sourire à ce discours. Je devrois justifier ta crainte, & t’avoüer pour ma fille, lui dit-il, tu mériterois que je me vangeasse ainsi, de tous les chagrins que tu nous as donnés, & que pour te punir de ta mauvaise humeur que tu as inspirée à ta mere, je profitasse de cette occasion. Mais le Ciel ayant préservé ma chère Lisimene des maux qu’Ambitieux lui préparoît, ce seroit me rendre indigne de cette