Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/142

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grace que de l’offenser par un mensonge. Ainsi, puisque la vérité est favorable pour te sauver la vie. Je ne refuse pas d’être son organe. Non Ambitieux, ajouta-t-il, en s’adressant au tiran. Ce n’est point ici la Princesse que tu cherches, elle est échappée à ta poursuite. Tu as eu raison de ne t’y pas méprendre, puisqu’elle est aussi belle que celle qui paroît à tes yeux est effroyable.

Qui est elle donc, reprit Ambitieux. C’est Pigriéche, continua le Roi, elle est fille de Richarde, autrefois esclave, & à present l’épouse que tes cruautés m’ont forcé de prendre pour me mettre à couvert de tes poursuites, & pour trouver une foible subsistance pendant le cours de mes infortunes.

Sans que la réponse du Roy touchât l’Usurpateur de pitié ni de remors, il n’eut pas de peine à croi-