Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/143

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re ce qu’il lui diroit, & il en eût un véritable chagrin, cependant il ne laissa pas d’adresser la parole à Pigriéche, & lui demanda par quel hazard on l’avoit pu prendre pour une Princesse à qui elle ressembloit si peu.

Malgré sa bêtise, cette maussade personne ne laissa pas d’être fort offensée de ce discours. Et n’en sentit pas moins ce qu’il avoit de desobligeant, mais celui qui parloit de sa beauté avec tant d’irréverence, étoit Roy, & méchant. Ainsi Pigriéche voyant sa vie à la discrétion de ce terrible Maître, sans oser relever ce qu’il lui avoit dit de fâcheux, lui aprit la vérité. N’osant pas même lui déguiser l’attentât qu’elle avoit prémedité, en voulant s’honnorer de son alliance par cette insigne fourberie.

Elle ne pouvoit pas mieux pren-