Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/17

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che qui commençoit à quitter le lit, s’en apperçut la première, & le fit remarquer à sa mere.

Qu’a donc Liron à être si joyeuse, lui dit-elle tout haut, apparemment qu’elle a encore quelque nouvelle méchanceté à me faire ? Liron lui répondit doucement qu’il y avoit de l’injustice à l’accuser des maux qu’elle avoit soufferts, qu’elle devoit se souvenir que ce n’étoit point elle qui l’eût invitée à s’y exposer ; puisqu’au contraire après avoir éprouvé ces mêmes hazards la premiere, elle lui avoit donné tous les avis qu’elle avoit crû propres à la tirer des dangers qu’elle alloit courir, & dont ses conseils l’auroient garantie si elle avoit voulu l’en croire.

Tout ce que Liron lui disoit étoit vrai ; elle n’en pouvoit pas disconvenir ; mais la honte d’être