Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/192

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je dévelopai l’enfant mort, que j’emportai, laissant mon petit Prince à sa place, & je disparus.

Je revins invisible un moment après pour sçavoir comme mon Nourrisson seroit traité, & je fus témoin que la Princesse appellant les femmes leur remit Parfait, sans qu’aucune d’elles pût s’appercevoir de la différence qu’il y avoit du premier enfant au second ; je le venois voir fort souvent, mais sans me montrer ; étant bien aise de sçavoir par moi-même comment on s’y prenoit pour l’éducation du petit Prince ; appréhendant extrémement que l’on ne lui inspirât les sentimens d’ambition dont ses parens supposés étoient dévorés. Pour empêcher ce malheur, je faisois presenter des Gnomes déguisés, par lesquels il recevoit les diverses leçons dont il avoit be-