Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/198

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deux personnes qui par leurs maximes pernicieuses auroient pû altérer la bonté de son naturel. S’ils avoient l’un & l’autre de la froideur pour Parfait, un tel sentiment causé dans le cœur d’Ambitieux par des mouvemens dont il n’étoit pas le maître, & dans celui de sa femme par la connoissance de l’état de ce prétendu fils, se faisoit également sentir à ce jeune Prince. Car il avoit aussi beaucoup d’indifference pour tous les deux ; la nature lui montrant intérieurement la verité ; quand il fut en âge de discerner ce sentiment, il l’attribua au peu de tems qu’il avoit vécu auprès d’eux, & à la façon seiche dont il en avoit toujours été traité. Mais cette indifference se changea en horreur lorsqu’il les revit après le coupable attentat qui vous avoit arraché la Courone. Il lui fallut