Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/212

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Ce n’est pas le tout (ajoûta-t-elle) si vous avez du cœur, & que vous m’aimiez, vous êtes en état de me faire régner à sa place ; puisque la coutume de ce Royaume nous est si favorable, que nous aurions grand tort de n’en pas profiter. Les filles qui se marient doivent comme vous sçavez dès la veille de leurs noces, se cacher à tous les yeux, sous un voile qu’il n’est permis de lever que le lendemain de l’himenée ; l’époux lui-même n’ayant pas le privilège de toucher à ce voile misterieux, surnommé la cappe modeste ; il est même deffendu aux époux de se parler qu’après avoir passé la premiere nuit ensemble ; vous voyez qu’il semble que tous les articles de cette cérémonie ayent été dictés par quelqu’intelligence qui nous protege & qui veille sur nos desseins. J’avois dé-