Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/216

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compagnerai de caresses si touchantes, qu’il sera bien-tôt consolé. Eh ! que ne peuvent pas les empressemens d’une jolie femme sur le cœur de son époux ; après tout, (dit-elle d’un air suffisant) je ne pense pas lui faire tort en me donnant à lui. Peut-il être dédommagé plus avantageusement de ce qu’il aura perdu ? Et ne vaux-je pas mieux que sa Liron ? Remarquez (poursuivit-elle) qu’outre l’avantage que vous devez trouver à m’établir si convenablement, vous travaillez encore à votre propre établissement ; car il est à présumer que le Roi, après avoir perdu sa fille, ne songera plus à abdiquer : & que de cette façon vous vous reverrez vous-même sur un trône, que l’on ne veut vous ôter que pour le donner à cette odieuse Liron. Remarquez, s’il vous plaît, que