Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pouvois goûter un moment de repos. Cependant malgré cette terrible situation, j’obéissois sans résistance à tout ce qu’elles m’ordonnoient : mais cette docilité venoit plutôt de ce que j’avois perdu la raison, que d’aucune esperance qui me restât ; & je passai sans presque sçavoir ce que je faisois, à travers les routes humides où elles me commanderent de suivre leurs pas : & de la Fontaine que les Nayades habitoient je me trouvai tout à coup au milieu de la Riviere qui coule dans cette Ville, sur les bords de laquelle on devoit immoler mon Pere & mon Amant. Je crois que pour parvenir jusqu’ici nous passâmes sous la mer ; car j’entendois sur ma tête un bruit épouventable qui ne pouvoit provenir que des flots.

Enfin lorsque nous fûmes dans