Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/220

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la Riviere, & précisément au moment que ces Princes alloient être livrés à la fureur des flâmes. Cristaline souleva les eaux, qui se deborderent avec tant de rapidité, que tous ceux qui étoient venus pour voir le funeste spectacle qu’Ambitieux préparoit au peuple, ne trouverent leur salut que dans une prompte fuite, laissant le champ libre aux effets de la bonne volonté de nos Protectrices, & aux eaux la liberté d’enlever les illustres Victimes que l’Usurpateur avoit dévoüées à sa cruauté.

J’eus tout le plaisir de la surprise ; car la généreuse Cristaline ne m’avoit point informée de ce qu’elle vouloit faire pour le Roi & pour le Prince, qui furent poussés par ces eaux & transportés dans la grotte où j’étois couchée sur un lit de roseaux, tristement occupée à déplorer mon