Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/225

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texte d’une légere indisposition, s’enferma dans son cabinet, où elle alluma la misterieuse bougie qui devoit être le terme des jours de Lisimene : après avoir fait cette horrible expédition, elle se coucha.

Quelque ferme qu’elle fût dans sa résolution, elle eut à peine vû le funeste lumignon s’enflamer, qu’elle sentit une secrette horreur, & un tremblement universel. Mais l’attribuant à l’incertitude de l’évenement, il ne lui vint pas le plus léger désir d’éteindre la torche meurtrière, & l’agitation où elle se trouvoit ne l’empêcha point de s’endormir.

Mais ce sommeil ne calma point ses inquiétudes, bien loin de cela, mille songes épouventables vinrent les accroître. Cette femme crut voir sa chere Pigriéche expirante & entendre sortir de sa