Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/23

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beau Berger lui venoit tenir compagnie, afin qu’elle ne s’ennuyât pas seule ; je viens de les voir ensemble sans qu’ils m’ayent vûë, (ajouta-t-elle) & je puis vous assurer qu’ils sont bien apprivoisés l’un avec l’autre.

Ah l’effrontée ! (s’écria Richarde) je voudrois bien savoir ce que son imbécile de pere pourra dire en apprenant ces belles nouvelles … Mais qui est-il ? (continua-t-elle) l’as-tu connu ? je jure par mon chef, que si c’est un de mes Esclaves, je lui ferai payer chérement à coups d’étrivieres le plaisir qu’il prend à perdre son tems & à me dérober son travail pour aller se divertir avec cette petite malheureuse.

Bon, bon (dit Pigriéche) il vous craint bien ; sachez que loin d’être votre Esclave, c’est le Chasseur, son marchand de poires &