Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/246

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honneur est dû ; je vous donne rendez-vous ici demain à pareille heure : je sçai un Conte charmant, & je me flatte que vous ne le trouverez pas inférieur à ceux que vous avez entendus ; il a pour titre l’Empire du tems & le pouvoir de la Patience.

Cette promesse & le nom du Conte, excita la curiosité de la petite personne ; elle auroit prié le Seigneur Capitaine de le commencer sur l’heure. Mais la Parente qui s’en apperçut la prévint en se levant promptement : il est tems d’aller respirer la fraicheur en attendant le souper, (dit-elle) Mademoiselle de Robertcourt la suivit à regret, & lorsqu’elle fut en liberté avec Mademoiselle de Chon, elle l’engagea à l’en dédommager, il en coûta quelques petits Contes à cette personne. Le lendemain aussitôt l’heure marquée, elle obligea sa Parente à se rendre à l’assignation. Lorsque tout le monde fut arrivé, que chacun eut pris place, & que M. de Saint… eut connu que l’on étoit disposé à l’écouter, il ne laissa pas languir son auditoire dans une longue impatience ; & sans préambule, adressant la parole à l’aimable Robertcourt, comme à celle qui prenoit le plus d’intérêt à ces Contes, il lui dit ce qui suit.