Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/30

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Elle auroit pû faire lever Liron pour les venir abbattre ; mais ne voulant pas lui donner aucune connoissance de son dessein, elle aima mieux les garder. Comme ces fleurs & ces roseaux étoient devenus une partie d’elle-même, l’excès de son amour-propre fit qu’elle s’y accoutuma, & qu’elle poussa la folie jusqu’à s’imaginer que cette singularité avoit quelque chose de très-galant qui lui siéroit à merveille ; de sorte que loin d’éveiller Liron pour s’en débarrasser, elle se répentit de n’avoir pas fait plutôt attention aux graces que lui donnoit cette verdure, se promettant bien de ne s’en plus dégarnir.

Elle sortit donc de son lit, & s’étant regardée à son miroir, il la confirma dans l’idée des charmes que lui prétoit cette étrange coëffure.