Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/32

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enlaçoit les queuës les unes dans les autres, elle s’en servit pour noüer les roseaux par toupets. Ce qui ne ressembloit pas mal à un cas de cornes brillantes, qui se mêlant à plusieurs autres diamans, faisoient étinceler les cheveux roux de la belle. Ce dernier trait mettoit le comble à ses appas. Quand elle en eut autant qu’elle en pouvoit porter, sur sa tête & sur sa robe, elle s’en fit plusieurs cordons à l’entour du col & des bras. En cet état, brillant & ridicule, on l’eût prise pour une de ces idoles, aussi précieuses qu’effroyables, dont les Temples de la Chine sont ornés…

Ayant enfin donné la derniere main à son ajustement, & se croyant alors pour le moins aussi belle que riche, elle voulut sortir pour aller éprouver le pouvoir de