Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/47

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soit tomber dans une langueur qui ne finissoit que par la mort.

Les différentes expériences que les Habitans de cette contrée avoient faites, que tous les maux qui leur arrivoient ne venoient que par son canal, les avoient enfin obligés à se saisir d’elle. Ils alloient la noyer, si elle n’avoit pas eu l’industrie de les épouvanter, en les menaçant d’une infinité de malheurs, qui, à ce qu’elle leur fit accroire, ne manqueroient pas de tomber sur eux, aussi-tôt qu’ils l’auroient fait mourir. Leur promettant au contraire de les combler de biens s’ils lui sauvoient la vie.

L’intérêt d’une part, & la crainte de l’autre, preserverent cette méchante femme de la mort qu’elle avoit si bien méritée. Mais les habitans de ce désert ne la laisserent aller, qu’après en avoir exigé un