Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/46

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à la fin elle l’auroit fait céder à l’impossibilité de se satisfaire, si la malice inépuisable ne lui avoit pas inspiré un moyen qu’elle regarda comme infaillible, & contre lequel sa mere n’eût rien à repliquer. Il y avoit en ce païs une fameuse Magicienne, elle étoit logée dans des rochers, à deux petites lieues de la maison de Richarde. Le cœur de cette Magicienne étoit plus enclin à faire du mal que du bien, il n’y avoit personne qui se pût vanter d’avoir tiré aucun avantage de son amitié. Mais il y en avoit beaucoup qui ressentoient les effets de sa haine. Lorsqu’elle en avoit pour quelqu’un, elle faisoit mourir leurs bestiaux & grêler sur leurs recoltes, c’étoit le moindre des maux que l’on avoit à redouter de sa part, car souvent portant sa fureur jusque sur les hommes mêmes, elles les fai-