Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/82

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qu’elle avoit eu cette inquiétude se trouva accablée de lassitude à ne pouvoir se soutenir, quand elle n’eut plus rien à redouter pour lui, & malgré la diligence que la Nayade lui avoit recommandée pour ses propres intérêts. Il lui fut impossible de revenir autrement qu’au petit pas appuyée sur sa houlette.

Pendant son absence, les ordres de la Nayade avoient été exécutés, & sans que personne s’en fût mêlé ; les roseaux s’étoient détachés tous seuls de la tête de Pigriéche, laissant régner à leur place son ancienne & laide criniere rouge, dont la belle, fut ravie. L’amour propre la lui ayant toujours fait regarder comme le plus charmant ornement qui pût parer une tête.

En voyant tomber cette verdure elle fit un cri de joie qui partoit moins du plaisir, de se voir déli-