Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/83

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vrée de cet odieux fardeau, que des remontrances éternelles de Richarde, qui opposoit toujours le prétexte des roseaux à la fureur de sa fille.

Il n’y a plus rien à ménager, s’écria-t-elle, & cette misérable Liron ne nous étant plus utile, il faut absolument allumer sa torche funébre. Sur quoi, voyant que Richarde balançoit encore, pour achever de la déterminer, elle lui répéta tout ce qu’elle avoit entendu. Mais quoiqu’elle réussit à faire passer toute sa colère dans le cœur de sa mere ; cette femme allarmée des menaces de la Magicienne, craignoit toujours de prendre mal son tems.

Ma chère Pigriéche, lui dit-elle, tu as raison d’être irritée, je ne le suis pas moins que toi ; mais vangeons-nous sûrement & sur-tout, ne nous rendons point nous--