Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/91

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qu’elle put à peine sommeiller quelqu’instant. Jamais nuit ne lui avoit paru si longue ; on croira sans peine que le désir de revoir son amant avoit la plus grande part à cette impatience ; quoiqu’il en soit, elle partit du moment que l’aurore commençoit à paroître ; courant à l’humide palais, elle y descendit & presenta à Cristaline cette bougie d’où dépendoit le sort de tant de personnes. La Nayade la reçut avec une joye obligeante, dont Lisimene fut enchantée : Nous voilà sures de votre bonheur, belle Princesse (lui dit cette Nimphe d’un air gracieux) & nous aurons dans peu la satisfaction de vous voir vangée de vos ennemies par leurs propres mains, elles vont tomber dans le piége qu’elles mêmes se sont tendu. Je puis à présent vous pro-