Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/90

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de faire ce qu’elle voudrait au milieu de ces dormeurs, se servit sans tarder de la clef que le Meunier lui avoit donnée, & se saisissant du flambeau dont la conservation lui étoit si importante, elle y substitua celui qu’elle avoit apporté du moulin de malheur, que Cristaline lui venoit de rendre. Ensuite elle referma l’armoire, & après avoir ôté son bouquet du vase où elle l’avoit mis, elle se retira en diligence dans le lieu où elle couchoit, où avant de s’endormir elle eut le plaisir de voir que les pierreries en étoient devenues plus brillantes que jamais.

Elle étoit si agitée par la joye d’avoir réussi, & par l’impatience de voir arriver le jour pour aller déposer cette bougie si fatale & si précieuse pour elle entre les mains de ses protectrices,