Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/131

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LE ROSSIGNOL





Un jour, le soleil s’obscurcit subitement, les étoiles tremblotantes apparurent au ciel, les entrailles de la terre tressaillirent, les murs des édifices s’écroulèrent, les pierres roulèrent, les rochers se fendirent, les morts sortirent de leurs sépulcres, épouvantés et couverts de leurs suaires ; et leurs orbites béantes interrogèrent l’espace.

L’Homme-Dieu mourait sur une croix de bois, dressée au sommet du Golgotha ; et à son dernier soupir, la nature répondit par un cri d’agonie.

Montserrat, non-seulement frémit, mais voulut porter éternellement le deuil du Créateur. Ses cimes élevées se séparèrent, de profonds abîmes s’ouvrirent dans ses flancs, le mont entier s’ébranla