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Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/270

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ment, l’inexorable désillusion, apparue au milieu d’un délicieux sommeil.

Et dans cette réalité, dans cette désillusion, dans ce désenchantement, il y avait une chose plus épouvantable que tous deux ressentaient, que tous deux pleuraient, mais qu’ils n’auraient pu expliquer.

C’était, dirions-nous, un horrible pressentiment.

Pauvre Ramon ! Pauvre Maria !…


IX


— Si chaque jour, quand sonnera l’Ave Maria, tu te tournes vers la Vierge de Montserrat, c’est là que se rencontreront nos regards, là que se confondront nos cœurs.

C’est ainsi que Ramon prit congé de sa bien-aimée, après qu’ils se furent juré un amour éternel.

Et tous les jours, sans y manquer jamais, il se tournait vers la sainte Avocate des Catalans, les yeux mouillés, la poitrine palpitante et les lèvres murmurant une fervente prière.