Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/75

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Navarre, baiser les pieds d’Hernani, d’Astigarraga et de Donostia ! Il a bu les larmes de joie et les larmes de douleur de cent générations d’Euskaldunac ; nos guerriers fortifiaient leur corps en se baignant dans ses ondes, dans ses ondes tant de fois teintes de sang euskara. L’Urumea est un fleuve sacré pour notre race.

— Là, il y a de grandes montagnes ; des masses gigantesques couronnées de volcans, qui crachent au ciel des torrents de lave enflammée.

— Il est beau notre Jaizkibel au pied duquel se brisent, furieuses, les vagues impuissantes ; elle est belle la triple couronne de l’Aya illuminée par les derniers rayons du soleil couchant ; et encore plus belle est la haute cime de l’Hirnio, à moitié voilée par un blanc brouillard. Qu’importe que nous n’ayons pas de volcans ? Leur feu ne sert pas à chauffer le cœur ; le feu joyeux du foyer de la maison paternelle peut seul le chauffer.

— Là, les richesses sont la récompense du travail ; ici, le pauvre ne cesse jamais de l’être, pour tant qu’il arrose de sa sueur l’ingrate terre.