Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/74

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accents du gris rossignol. Je préfère notre merle noir au plus étincelant perroquet.

— Là, il y a des plaines immenses comme l’Océan ; la vue découvre un horizon sans limites qui ne ressemble en rien à celui de nos étroits vallons.

— Les grandes plaines sont tristes. Moi, j’aime la verte et étroite campagne, enserrée entre de hauts monts et arrosée par un ruisseau transparent qui court à l’ombre de châtaigniers feuillus.

— Les rivières de cette région ne ressemblent pas à l’Urumea, au bord duquel nous pouvons sans forcer beaucoup la voix, converser avec les habitants de la rive opposée ; toute l’eau de l’Urumea, versée dans un de ces grands fleuves, n’augmenterait pas son volume d’une façon plus sensible qu’une goutte d’eau versée dans la Concha[1], à l’heure de la pleine mer.

— Ah ! nos clairs ruisseaux ! Ah ! notre doux Urumea, qui descend des montagnes de la belle

  1. Nom de la baie qui s’étend à l’ouest de la ville.