Aller au contenu

Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
81
CONTES SECRETS RUSSES

cendit dans la rivière, exhibant sur sa personne l’outil qui sert à faire les hommes. À cette vue, sa maîtresse frémit de joie. « Regarde, qu’est-ce que j’ai là ? » demanda-t-elle en lui montrant son trou. — « C’est un puits, » répondit-il. — « Oui, c’est la vérité ! Et toi, qu’est-ce que tu as là qui pend ? — Cela s’appelle un cheval. — Est-ce qu’il boit, ton cheval ? — Oui, madame ; voulez-vous me permettre de le faire boire à votre puits ? — Allons, soit, mais qu’il boive seulement à l’entrée, ne le laisse pas aller au fond ! » Le laquais s’en tint d’abord aux prescriptions de sa maîtresse, mais, quand celle-ci fut un peu excitée, elle cria : « Fais-le entrer plus avant, plus avant ! Qu’il se désaltère bien ! » Il s’en donna alors à cœur joie et ce ne fut pas sans peine que tous deux sortirent de l’eau[1].


  1. Variante. — « Que fait ce cheval ? — Il cherche des yeux les autres chevaux. — C’est vrai, c’est vrai ! — Si ce n’était pas vrai, madame, je ne le dirais pas. » Voilà qu’un coq couvre une poule. « Qu’est-ce que c’est que cela ? — Il pleut aujourd’hui ; eh bien ! il la protège contre la pluie. — C’est vrai, c’est vrai ! — Si ce n’était pas vrai, je ne le dirais pas. » Le coq et la poule s’accouplent. « Qu’est-ce qu’ils font ? — Demain c’est fête, ils vont en visite, l’un portant l’autre. — C’est vrai, c’est vrai !! »