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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/128

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CONTES SECRETS RUSSES

t’élargir le κον avec mon couteau ! » Matrechka eut peur et regagna l’izba en toute hâte. « Vas-y toi-même, vieille sorcière ! » dit en pleurant la jeune fille à sa mère, « il m’a fait fort mal et il voulait encore m’élargir avec un couteau, — Si j’y allais ? » dit la tante, « après tout, qu’est-ce que je risque, moi ? Je suis une vieille femme. »

Quand elle entra dans l’étable, Vanka la jeta sur la paille ; puis il ricana : « Il y a beaucoup de neige dans ma cave ; » après quoi, il prit une allumette et fit mine de mettre le feu à la paille. La vieille se sauva à toutes jambes. Alors Vanka ramena sa vache chez lui et alla au devant de son oncle. « Bonjour, diadiouchka ! » lui dit-il quand ils se rencontrèrent. — « Bonjour ! Je te remercie d’avoir, en mon absence, maintenu l’ordre dans ma maison. — Mais tu n’as plus du tout de cheveux sur la tête ? — Que faire ? Dieu me les a enlevés ! — Si tu veux, je les ferai repousser ; je n’ai qu’à dire deux mots tout bas dans ta chapka et ce sera une affaire faite ! » Vanka prit alors le bonnet de son oncle et alla χiερ dedans derrière un buisson ; après avoir eu soin d’étendre un peu d’herbe par dessus ses ordures, il remit la chapka sur la tête du vieillard. « Fais attention, mon oncle, à la porter pendant trois jours, ne l’ôte pas ! »