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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/127

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CONTES SECRETS RUSSES

plètement ruiné : il se dispose à vendre sa dernière vache. Ma bru, va donc lui demander où il la mène ». La jeune femme s’élança dans la rue : « Où conduis-tu ta vache ? » questionna-t-elle. — « Je suis fâché avec ma femme, » répondit Vanka, « et ma vache sera pour celle qui se laissera φουτρε par moi. — Donne-toi à lui, ma bru, » dit la tante, « il ne faut pas que des étrangers deviennent propriétaires de cette bête. » Tel fut aussi l’avis de la bru. « Conduis la vache dans notre cour ! » cria-t-elle à Vanka ; il mena l’animal à l’étable de sa tante et l’attacha à un pilier ; puis il jeta la bru sur la paille et, après l’avoir besoignée comme il faut, il voulut lui recoudre le κον : il prit dans sa poche une aiguille et du fil. Effrayée, elle s’enfuit chez elle au plus vite.

« Eh bien ! où est la vache ? » demanda la tante. — « Vas-y toi-même ! » répondit la bru d’une voix lamentable ; « s’il n’avait fait que me βαισερ ! mais, non content de cela, il voulait encore me recoudre le κον : il est trop large ! disait-il. — Allons, va, toi, Matrechka, » ordonna la tante à sa fille ; « si tu perds ton honneur, au moins ce ne sera pas pour rien, tu auras toujours la vache. » Matrechka se rendit auprès de Vanka. Il la coucha sur la paille, la βαισα, puis tira de sa poche un petit couteau. « Ah ! la vieille diablesse, » dit-il, « elle t’a envoyée pour se moquer de moi, sans doute ? Mon υιτ est tout écorché. Ce n’est pas parce que tu es ma cousine que j’aurai pitié de toi, je vais