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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/139

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CONTES SECRETS RUSSES

chercha s’il ne trouverait pas un bâton pour caresser les côtes du visiteur ; le hasard lui fit rencontrer un couteau, il le saisit et coupa net le υιτ de l’amant, qui retourna chez lui dans l’état le plus lamentable. Incontinent, l’ouvrier se mit en devoir de vider la bouteille et de manger l’andouille, mais les popes ont du flair pour ces choses-là ! Le batouchka s’éveilla. « Griaznoff ! » cria-t-il, « qu’est-ce que tu manges ? — Une andouille. — Donne-m’en. » L’ouvrier lui tendit le υιτ qu’il avait coupé au galant. Le pope essaya en vain de le manger, force lui fut de le rendre à l’ouvrier. « Elle est trop dure, » observa-t-il. — Elle n’est pas encore cuite. » Ensuite, tous se rendormirent ; mais l’ouvrier s’avisa d’une autre niche. Il grimpa à la soupente et commença à pisser en visant la bouche du pope. « Voilà l’eau ! Nous sommes inondés ! » s’écria l’ecclésiastique, et il s’abattit lourdement sur le parquet. À cette vue, le Tsigane coupa les cordes qui retenaient l’auge dans laquelle il se trouvait, et celle-ci tomba par terre avec fracas. Ils se relevèrent plus ou moins contusionnés, et se hâtèrent de déguerpir. Quant à l’ouvrier, il vit maintenant avec la veuve[1].

  1. Variante. — Un bottier faisait route, un tailleur l’accosta et lui dit : « Bonjour, bon voyage ! — Bonjour ! — Puis-je t’accompagner ? — Soit, viens avec moi. » Ils partent ensemble et rencontrent un Allemand qui leur dit : « Bonjour, bon voyage, mes amis ! Voulez-vous m’accepter pour compagnon ? — Est-ce que nous pou-