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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/147

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CONTES SECRETS RUSSES

de crier : « Rends-moi mon peigne, coquin ! » tandis que le pauvre homme suppliait plaintivement : « Batouchka ! sauve-moi d’une mort que je n’ai pas méritée ! Je ne t’oublierai pas ! » Que faire ? l’ecclésiastique sortit de son pantalon sa verge de pope, la montra par la fenêtre à sa fille et cria : « Fillette ! eh ! fillette, voilà ton peigne ! »

— « En effet, c’est le mien, » dit-elle, « oui, il est rouge au bout ! Et moi qui croyais que le barine l’avait pris ! » Aussitôt elle lâcha sa victime et entra précipitamment dans la maison. Le barine détala au plus vite.

À peine chez elle, la fille du pope demanda : « Papa, où est donc mon peigne ? » Son père l’apostropha vivement : « Ah, vaurienne que tu es ! » et il cria ensuite à sa femme : « Regarde, matouchka, elle n’a plus son honneur ! — Assez, batouchka, » répondit l’épouse à son mari, « regardes-y toi-même et mets ordre à cela. » Le pope ôte à l’instant son pantalon et βαισε sa fille ; au fort de la jouissance, il hennit et crie : « Non, non, notre fille n’a pas perdu son honneur… — Batouchka, » dit la popadia, « rentasse-lui bien son honneur. — Sois tranquille, matouchka, il ne tombera pas, je viens de le consolider. Mais notre fille est encore jeune : elle ne sait pas lever les jambes comme il faut. — Lève-les plus haut, fillette, plus haut ! » fait la mère. — « Ah, matouchka, » reprend le pope, « elle est encore toute en tas ! » C’est ainsi que la popovna retrouva son