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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/149

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CONTES SECRETS RUSSES

dessus ! » pensa le gars, et il accepta l’arrangement proposé. Le pope le mena à sa prairie et lui dit : « C’est ici, ouvrier, fauche ! » Le jeune homme se mit immédiatement à la besogne et, le soir venu, il avait fauché un tas de foin qui atteignait des proportions effrayantes. Mais la fille du pope arriva et sauta par-dessus la meule, en sorte que l’ouvrier dut retourner chez lui tout penaud.

Même fortune advint au second frère. « Eh bien, » dit alors le plus jeune, « je vais chercher de l’ouvrage pour mon υιτ. » Il prit sa faux, se mit en route et fit aussi la rencontre du pope, qui l’engagea aux mêmes conditions que ses frères aînés. L’imbécile commença à faucher, mais quand il eut promené une fois sa faux dans la longueur de la prairie, il ôta son pantalon et se coucha, le derrière à l’air. Arriva la fille aînée du pope. « Ouvrier, » demande-t-elle, « pourquoi ne fauches-tu pas ? — Une minute ! laisse-moi introduire de la chaleur dans mon κυλ pour n’être pas gelé l’hiver. — Introduis-en aussi dans le mien, s’il te plaît ; l’hiver nous allons en voyage et nous sommes toujours transies de froid. — Présente ton derrière, tu recevras aussi de la chaleur. » La jeune fille se plaça dans la position indiquée ; l’imbécile brandit son émouchoir et introduisit de la chaleur dans le κον de la popovna, au point de la faire suer à grosses gouttes. « Allons, c’est assez, » dit-il ensuite, « tu en as maintenant pour tout un hiver. » Elle courut chez elle. « Ah, chères, » fit-elle en