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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/233

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CONTES SECRETS RUSSES

valier se heurte à une solive, ce qui a pour effet de le désarçonner : il roule en bas de sa monture. Alors surgit le vieillard, qui saisit le pope par sa barbe : « Pourquoi as-tu tué ce jeune homme ? Viens avec moi à la police ! » Que faire ? le pope lui donne trois cents roubles, à condition qu’il se taira, et inhume le défunt.

Autre version

Un pope avait une femme qui le trompait avec un amant. L’ouvrier de l’ecclésiastique s’était aperçu de cette intrigue et la traversait par tous les moyens possibles. « Comment me défaire de lui ? » pensa l’épouse infidèle, et elle alla demander conseil à une vieille sorcière ; mais depuis longtemps l’ouvrier s’était entendu avec celle-ci. « Ma chère, » commença l’épouse infidèle, « aide-moi à me débarrasser du pope et de son ouvrier. — « Va au bois, » répondit la vieille, « tu y trouveras Nicolas l’ermite ; adresse-toi à lui, il te viendra en aide. » La femme du pope courut au bois et se mit à la recherche de Nicolas l’ermite. Or l’ouvrier, parfaitement grimé, la barbe enfarinée, s’était glissé dans le creux d’un sapin ; il fit entendre un gémissement qui attira l’attention de la jeune femme ; elle tourna les yeux de ce côté, et, apercevant, dans l’intérieur du sapin, un vieillard tout blanc, elle s’approcha de l’arbre. « Batouchka Nicolas l’er-