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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/244

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CONTES SECRETS RUSSES

l’oreille, pensant que la jeune fille allait peut-être recevoir la visite de quelque amant. Une heure, deux heures se passèrent, tout à coup quelqu’un frappa à la porte : « Ouvre, chérie ! » fit une voix. La jeune fille se leva sans bruit, alla ouvrir la porte, et son amant entra ; il se déshabilla et se mit au lit avec elle. Après qu’ils eurent causé un moment ensemble, le visiteur accola son amie et la chevaucha à deux reprises. « Écoute, mon âme, des femmes m’ont dit que, si on a les jambes liées avec une corde et ramenées tout contre le cou, le κον est alors mis tout à découvert, et c’est si bon, paraît-il, d’être φουτυε comme cela ! on n’a pas même un mouvement à faire. — Essayons un peu, mon ami ! » L’autre ne se le fit pas répéter deux fois : il lia avec sa ceinture les jambes de la jeune fille, les lui ramena tout près du cou et commença à la βαισερ dans cette position.

Aussitôt le voyageur qui couchait dans le vestibule se dresse sur ses pieds et crie de toutes ses forces : « À la garde ! Lève-toi, patron ! Tu n’as plus de fille : les loups lui ont dévoré la tête. » Le galant ne fait qu’un saut jusqu’à la porte, mais le voyageur le saisit au collet : « Non, mon ami, halte là ! Attends une minute ! » Aux cris de leur hôte, le paysan et sa femme sortent précipitamment de la chambre et s’élancent vers le lit de leur fille. Le vieillard tâte : sa main, dans l’obscurité, rencontre un κον et un κυλ ; la frayeur s’empare de lui ; ce n’est que le tronc, pense-t-il, il n’y a