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CONTES SECRETS RUSSES

son κυλ : « Tiens, regarde comme il m’a léché ! Je crois que je n’aurais pas survécu à une nouvelle caresse de sa langue. »

La tante, ayant rencontré son neveu, lui dit : « Eh bien ! Vania, m’achèteras-tu de belles chaussures ? — Pourquoi pas ? Tiens, demain j’irai à la ville et je t’en achèterai. — Achète-m’en, Vania, je t’en récompenserai. » Mais le gars ne fut pas bête ; il alla prendre un chou cabus dans son potager, en détacha la tête, et, après l’avoir enveloppée dans un mouchoir, l’apporta à sa tante. « Tu m’as acheté des souliers, Ivanouchka ? — Oui. — Donne, que je les essaie. — Gagne-les d’abord. » Il la mena dans une remise, plaça le mouchoir sous sa tête et commença à la βαισερ. Pendant ce temps le chou qui servait d’oreiller à la tante rendait un son aigu. « Criez ou non, » dit-elle, « vous serez à mes pieds. — Tu pourras aussi les manger en pâté, » observa le neveu.



LXXII

SINGULIERS NOMS


Un paysan vivait avec sa femme ; il alla un jour labourer son champ et, à peine eut-il tracé un sillon, qu’il mit au jour une cassette pleine d’ar-