rable réunion ? — Voyons un peu ! » répondirent ses camarades. Le moineau vole vers la jument et lui dit : « Bonjour, chère petite jument ! — Bonjour, chanteur ! qu’est-ce que tu me veux ? — Voici : je voudrais te demander… — C’est très bien, » reprit la jument ; « chez nous, à la campagne, quand un garçon commence à en tenir pour une jeune fille, c’est l’usage qu’il lui fasse des cadeaux, qu’il lui achète des noix et du pain d’épices. Mais toi, qu’est-ce que tu me donneras ? — Dis seulement ce que tu veux. — Eh bien ! va me chercher, grain par grain, un tchetvérik[1] d’avoine ; et alors nous ferons l’amour. »
Le moineau se mit à l’œuvre ; après de longs efforts il réussit enfin à charrier tout un tchetvérik d’avoine. Ensuite il accourut à tire d’aile auprès de la jument : « Allons, ma chère, l’avoine est prête ! » En prononçant ces mots, le moineau ne se sentait pas d’impatience. — « Bien, » répondit la jument ; « il est inutile de remettre l’affaire ; je ne puis pas rester honnête toute ma vie et l’amour d’un gaillard comme toi n’a rien de déshonorant ! Apporte l’avoine et appelle tes camarades : je ne rougirai pas de t’appartenir ! Pose-toi sur ma queue, tout près de mon κυλ, et attends que je lève la queue. »
La jument se mit à manger l’avoine, le moineau se plaça sur sa queue ; les camarades regardant ce
- ↑ Le tchetvérik = 2,621 décalitres.