Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
239
CONTES SECRETS RUSSES


LXXIV

LE BON POPE


Un pope loua un ouvrier, le ramena chez lui et lui dit : « Allons, travailleur, fais bien ton service, je ne t’abandonnerai pas. » L’ouvrier était là depuis huit jours quand arriva le moment de la fauchaison. « Allons, mon ami », lui dit le pope, « si Dieu le permet, nous passerons une bonne nuit et demain matin, nous irons faucher le foin. — Bien, batouchka ! » Le lendemain ils se levèrent de bonne heure. Le pope dit à sa femme : « Donne-nous à déjeuner, matouchka, nous devons aller faucher le foin dans la campagne. » L’épouse du pope mit la table. Le prêtre et l’ouvrier s’assirent et déjeunèrent copieusement. Puis le premier dit au second : « Par la même occasion, mon cher, nous allons dîner et nous faucherons sans interruption jusqu’à midi. — Comme il vous plaira, batouchka ; soit, dînons. — Sers-nous à dîner, matouchka », ordonna le pope à sa femme. Elle obéit et ils se remirent à manger. « Puisque nous sommes à table », dit ensuite le pope à l’ouvrier, « si tu veux, mon cher, nous allons goûter et nous faucherons jusqu’à l’heure du souper. — Comme vous voudrez, batouchka ; soit, goû-