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CONTES SECRETS RUSSES

le diable sait ce qu’on célèbre ! C’est, dit-on, le mariage de l’évêque avec une jument isabelle… — Et as-tu vu l’ours de Rostoff ? — Oui. — Comment est-il ? — Gris. — Est-ce ça un ours ? — Vas-te faire φουτρε ! Ne dis pas de sottises, c’est un loup. — Veux-tu te taire ! Chez nous le loup court dans le bois et agite ses oreilles. — C’est un lièvre. — Μερδε pour toi ! »[1].



XII

L’IMBÉCILE


Un paysan avait un fils qui était fort bête. Le jeune homme eut envie de se marier et de coucher avec une femme ; il se mit à importuner son père : « Marie-moi, papa ! — Attends un peu, mon fils, » lui dit le père, « il est encore trop tôt pour te marier : ton υιτ ne va pas encore jusqu’au κυλ ; quand il l’aura atteint, alors je te marierai. » Voilà le fils qui prend son υιτ dans ses

  1. Variante. — « As-tu vu l’évêque ? — Oui. — Comment est-il donc ? — Il marche à quatre pattes, on le conduit enchaîné, il a un anneau d’or passé dans le nez, et les chiens aboient après lui. »