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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/44

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CONTES SECRETS RUSSES

As-tu trouvé cela bon, fils ? — C’est meilleur que je ne saurais le dire. — Eh bien ! fils, marie-toi, et tu auras ce plaisir-là avec ta femme. — S’il en est ainsi, je suis prêt à me marier. — Allons, vieille, » dit le père, « Dieu soit loué ! notre Gritzko consent à se marier. » Les deux époux envoyèrent une marieuse chez un riche paysan. « Que Dieu vous assiste ! » commença cette femme en entrant dans l’izba. — « Bonjour, grand’mère ! Qu’est-ce que tu nous diras de bon ? — J’ai un acheteur pour votre marchandise. » Séance tenante, la marieuse obtint pour Gritzko la main de Gapka, la fille du moujik. On fit choix d’un garçon d’honneur, on invita des amis, on alla à l’église, le mariage fut célébré et le reste de la journée se passa à banqueter. Ensuite les époux furent conduits à la chambre nuptiale. « Attention, Gritzko ! » dit alors le garçon d’honneur au nouveau marié, « sais-tu où on φουτ ? — Comment ne le saurais-je pas ? — Eh bien ! où est-ce ? — C’est sur le lit. — Mais non, tu plaisantes, c’est où il y a des poils. — Bien ! » On laissa les mariés seuls ensemble et on retourna achever la fête. Quand il fut couché de quelque temps avec Gapka, Gritzko eut envie de φουτρε. Il se mit à tâter sur les meubles, sur les rayons, mais il n’y trouva pas ce qu’il cherchait. Dans cette chambre il y avait un sochet au haut duquel était accrochée une brosse. Ayant aperçu cet objet, Gritzko grimpa sur le sochet, allongea le bras, commença à tâter : « Non, » se