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CONTES SECRETS RUSSES

L’office terminé, les moujiks allèrent dîner et, après s’être empiffrés, se rendirent chez le barine. Mais celui-ci leur réservait pour cadeau des verges et des bâtons. En voyant paraître les deux paysans, il leur dit : « Eh bien ! mes enfants, vous venez vesser ? — Précisément, monsieur. — Merci, merci ! Mais auparavant, mes gaillards, il faut vous déshabiller, car vous êtes fort couverts et vos vêtements pourraient intercepter l’odeur. » Les moujiks se dépouillèrent de tout ce qu’ils avaient sur le corps : sarrau, gilet, pantalon, chemise. Puis le barine fit un signe à ses domestiques : ils saisirent les visiteurs, les couchèrent sur le parquet et administrèrent à chacun d’eux cinq cents coups de baguette sur le dos. Ce ne fut pas sans peine que les deux paysans purent retourner chez eux ; ils déguerpirent avec tant de précipitation qu’ils ne pensèrent même pas à reprendre leurs vêtements.



XXII

LA MÉNAGÈRE INTELLIGENTE


Une vieille femme avait une fille qui était la négligence et la saleté même. Il se trouva un imbécile pour la demander en mariage et l’épouser.