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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/87

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CONTES SECRETS RUSSES

cinquante roubles et reçut en échange un anneau. « Tiens, » dit-elle, « prends cette bague et mets-la seulement à ton ongle. » Le gars obéit ; à l’instant même, son υιτ atteignit la longueur d’une coudée. « Eh bien ! » poursuivit la vieille, « sera-t-il assez long ? — Mais, grand’mère, il ne va pas encore jusqu’au genou. — Tu n’as qu’à faire descendre l’anneau, mon cher. » Il fit glisser la bague jusqu’au milieu de son doigt et il eut soudain un υιτ long de sept verstes. « Eh ! grand’mère, qu’est-ce que je vais en faire ? C’est une calamité qu’un membre de cette dimension-là ! — Remets la bague à ton ongle, ton υιτ n’aura plus qu’une coudée ; à présent, sans doute, tu trouves cette longueur suffisante ! Quand tu te serviras de l’anneau, fais attention à ne jamais dépasser l’ongle. »

Le jeune homme remercia la vieille et reprit le chemin de sa demeure, heureux de penser qu’il ne reparaîtrait pas les mains vides devant sa femme. Après avoir beaucoup marché, sentant le besoin de prendre quelque chose, il s’écarta un peu de la route, s’assit près d’un ruisseau, tira de sa besace quelques petits biscuits, les trempa dans l’eau et se mit à les manger. Ensuite, il se coucha sur le dos et se complut à admirer les effets de l’anneau : il le passa à son ongle ; son υιτ se dressa en l’air à la hauteur d’une coudée, il fit glisser l’anneau jusqu’au milieu du doigt ; son υιτ s’éleva à sept verstes de hauteur ; il retira l’anneau ; le membre recouvra les