Page:Convention - Colonies.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prêté l’oreille aux perfidies des contre-révolutioninaires, et les colonies n’eussent jamais été troublées, Mais le vice qui régnait dans le corps constituant, et que j’ai expliqué plus haut, devait en décider autrement.

Plusieurs partis, même parmi les colons, avoient des vues différentes ; et les contre-révolutionnaires se’ joignaient à eux, non pour servir leurs vues , mais pour nous faire perdre les colonies ; parce qu’ils pensoient que cette perte devait être suivie de la contre-révolution. Quel autre intérêt, par exemple, pouvoient avoir tous ces prêtres pour faire refuser aux citoyens de couleur les droits qu’ils réclamaient, si ce n’était celui de faire de ces hommes des ennemis de notre révolution ?

On sait avec quelle perfidie, en même temps, d’autres hommes, dans les colonies, irritaient les hommes de couleur contre la révolution. Ils les faisaient vexer de toutes les manières par les prétendus corps populaires, et affectaient ensuite beaucoup de compassion pour tout ce qu’ils souffraient et ils leur insinuaient facilement par ce moyen que, sous l’ancien régime, ils étaient moins malheureux, et leur présentaient sans cesse cet ancien régime, comme le terme de leurs malheurs. Qu’on se rappelle quels étaient les hommes qui paroissaient protéger les citoyens de couleur dans les colonies, et avec quelle perfidie ils les égaraient, et on verra si c’étaient des amis de la révolution.

Mais lorsque le décret du 15 mai eut déjoué tous les projets des contre-révolutionnaires, et qu’ils virent que les citoyens de couleur allaient s’attacher à la révolution, alors ils les abandonnèrent et tournèrent leurs espérances du côté de la classe des esclaves, plus facile à égarer que les hommes de couleur.