Page:Convention - Colonies.djvu/16

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Pour y parvenir, il fallut recommencer à flatter l’orgueil des colons, et paraître servir leurs différentes vues, et ce fut à l’époque du décret’ du 15 mai que les contre révolutionnaires conseillèrent à ces colons de faire mettre quelques ateliers en insurrection, pour prouver à l’assemblée constituante que c’était un effet du décret et l’obliger par ce moyen ai le retirer, et à rendre ensuite le prétendu décret constitutionnel, du 24 septembre, qui accordait aux assemblées coloniales l’initiative sur l’état des personnes.

Tout cela leur réussit parfaitement et les colons furent comblés des ; faveurs du corps constituant. Voilà la source de tous, les malheurs des colonies ; car il est bien démontré aujourd’hui, que si l’assemblée constituante eût eu la sagesse et le bon esprit de reconnaître les droits des citoyens de couleur, à la première réquisition qu’ils en firent, et qu’elle eût immédiatement après amélioré le sort des esclaves, sans nuire toutefois aux fortunes particulières et au commerce national; alors toute la population des colonies, gagnant à la révolution, elle l’eût appuyée, et la paix n’y eût pas été troublée.

Si l’assemblée constituante fit alors une grande faute, elle devient facile à réparer aujourd’hui, grâce à la loi du 4 avril. Au lieu que si l’on eût toujours persisté à maintenir le décret du 14 septembre 1791 » il ne restait d’autre parti aux hommes de couleur, que de se coaliser avec les esclaves, et de ruiner la colonie de fond en comble. Mais puisque la loi du 4 avril a ramené les citoyens de couleur à des principes, pourquoi n’essaierait-on pas d’y ramener les. esclaves par un moyen semblable, surtout dans la circonstance où nous allons nous trouver ?

Nous sommes menacés d’une guerre avec l’An-