Page:Convention - Colonies.djvu/18

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voilà pourquoi vous n’avez vu que les puissances sans colonies, ainsi que la Prusse et l’Autriche, vous attaquer ouvertement.

Mais voyons comme les puissances maritimes se sont conduites. L’Espagne, par exemple, n’a été retenue que parce qu’elle a craint de nous ce que les Anglais ont essayé de faire contr’elle pendant dernière guerre, d’affranchir tous les peuples des Indes occidentales.

En s’enveloppant du manteau de la perfidie pour nous cacher son impuissance, l’Espagne à cherché à nous nuire d’une manière terrible. Nous, savons aujourd’hui la part active prise par cette cour, de concert avec les contre révolutionnaires, à tous les désastres de notre colonie de Saint-Domingue. Dira-t-on pour nous dissuader de cette perfidie, que l’Espagne ne pouvoit réussir à perdre notre colonie en soulevant nos esclaves, qu’en s’exposant à perdre elle-même la partie espagnole de cette île, et que nos esclaves révoltés auroient entraîné les leurs et ruinés en commun cette belle partie ? On peut répondre qu’assurément l’Espagne avoit dû compter sur ce sacrifice, et qu’en le faisant, elle n’eût pas payé trop cher notre perte ; assez de terres lui seraient encore restées. D’ailleurs, n’avoit-elle pas senti que les principes de notre révolution venant à se développer parmi les Espagnols, devoient lui faire perdre cette partie de sont territoire, et qu’une fois dans nos mains, elle eût doublé nos richesses ? Il étoit donc de son avantage, sous tous les rapports) de la sacrifier, pourvu que ce sacrifice eût entraîné, la ruine de notre colonie. Et voilà pourtant par quels moyens les malheureux colons se trouvoient ruinés et sacrifiés à une cour coalisée avec ceux qui paraoissoient tout faire pour conserver leurs propriétés.