Page:Convention - Colonies.djvu/24

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de leur mère-patrie, parce qu’elle montre une égale tendresse et donne les mêmes droits à tous ses enfans.

Mais en m’adressant aoux premiers, je leur parlerai ainsi : "Vous avez cru que l’initiative que vous avoit accordé l’assemblée constituante, étoit la sauvegarde de vos propriétés ; cependant vos propriétés sont incendiées et vos esclaves dans une violente insurrection. Comment se fait-il que ce qui vous paroissoit devoir garantir vos propriétés les ait au contraire fait détruire ? C’est que vous n’avez pas fait de cette initiative l’usage que vos députés avoient promis, celui de la faire servir à améliorer vous-mêmes le sort des hommes de couleur, puis celui de vos esclaves. Votre assemblée coloniale, influencée par les agens du gouvernement qui vouloient l’ancien régime, et travaillée par nos ennemis, non-seulement n’a rien fait pour le bonheur des hommes de couleur, mais au contraire tout fait pour les aliéner contre elle. Qu’ont fait alors vos ennemis ? Ils ont attiré dans le parti contre-révolutionnaire ces mêmes hommes de couleur que vous vous étiez aliénés par leur conseil, et ils les ont tourné contre vous, parce qu’ils leur ont offert protection pour les soustraire à tout ce que vous leur faisiez éprouver. Ils avoient l’adresse de leurs promettre un sort plus heureux, s’ils les aidoient à rétablir l’ancien régime ; et vous savez quels malheurs seroient résulté de cette union, sans le décret du 15 mai, dont l’inexécution, sollicitée par votre assemblée coloniale, a mis la colonie à deux doigts de sa perte.

Enfin vous obtîntes la révocation de ce décret ; et il faut vous dire qu’elle fut réclamée ici par les ennemis les plus déclarés de la révolution, les Ma-