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louet, les Mauri, les Cazalès, et par tous ces prêtres déjà réfractaires aux lois de la nation, tous indifférents par le fait à cette révocation ; mais ils en sentoient les effets désastreux, et ils la demandoient comme une mesure contre-révolutionnaire.

Mais dans l’intervalle du décret du 15 mai à révocation, vos ennemis désespérant de l’obtenir, conseillèrent à quelques colons de disposer quelques ateliers à une espéce de révolte[1], afin de pouvoir présenter cet événement comme un effet de la loi du 15 mai, et déterminer, par ce moyen, l’assemblée nationale à renoncer au pouvoir législatif sur les colonies, et l’abandonner aux assemblées coloniales, sous la sanction du roi. L’aveuglement et la mauvaise foi de quelques colons leur fit goûter cet avis perfide, et quelques ateliers dans les environs du Cap furent mis en insurrection. On tâcha de la continuer assez de temps pour en rendre témoins les colonies voisines afin de les porter elles-mêmes à réclamer contre les nouveaux principes français que l’on donnoit pour cause de cet événement.

Mais il arriva tout le contraire de ce qu’on avoit espéré, c’est que nos plus proches voisins (les Espagnols), de concert avec les contre-révolutionnaires de la colonie, s’empressèrent de fournir aux révoltés

  1. Immédiatement après le décret du 15 mai, il fut envoyé, avec profusion à Saint-Domingue, une lettre imprimée, sous le nom d’un membre de la députation de cette colonie, dans laquelle ce conseil perfide étoit donné aux colons. Cette lettre, qui d’ailleurs contenoit les plus virulentes, dirigées contre les membres, purs et patriotes de l’assemblée, constituante, fut dénoncée par Biauzac, et un des six ou sept exemplaires qui parurent en France, fut déposé au comité colonial.