Page:Convention - Colonies.djvu/26

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des armes qu'ils tournèrent contre vous, et avec lesquelles ils entreprirent la destruction de vos propriétés.

Voilà, colons de bonne foi, comment vous avez été trompés et ruinés par des intrigans qui se disoient vos amis et les défenseurs de vos propriétés, tandis qu’ils n’en étoient que les dévastateurs. L'arrivée des derniers commissaires nationaux vous a enfin décillés les yeux, et vous avez reconnu les ennemis de la révolution et les votres.

Mais ne vous y trompez pas, tout le mal n’est pas encore détruit par cette seule mesure ; il en faut une seconde, et elle doit être le contre-pied de toutes celles que vous avez cru être propres à la conservation de vos propriétés.

L’initiative sur les lois coloniales, que vous avez cru être cette mesure, vous a été funeste ; parce que vous n'en avez pas fait l’usage que vous deviez. Renoncez-y donc ; car elle vous deviendroit encore plu funeste, si elle vous restoit, quand même vous voudrie sincèrement l’employer à faire le bien ; car si vous considérez que vos assemblées coloniales ont perdu toute la confiance qu'elle devoient inspirer à toutes les classes ; 1° dans leur concluite soucieuse envers les citoyens de couleur, à qui elles avoient promis, plusieurs fois et à différentes époques, de s’occuper de l'amélioration de leur sort ; et cependant ne s’en occupent jamais que pour l'agraver ; 2° en leur promettant, dans une circonstance difficile, de faire exécuter la loi du 15 maii, quand elle leur parviendroit officiellement, lorsque dans le même instant elles en faisoient solliciter la révocation ; 3° en rompant ensuite un concordat authentique, dont l’effet, avoit sauvé plusieurs paroisses de la colonie. Si vous considérez, dis-je, toutes ces choses, vous sentirez combien peu de foi auront les révoltés dans toutes