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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 1, 1839.djvu/252

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paraissait pas susceptible. Il peut encore revenir sur ses erreurs et faire le bonheur de sa femme, se dit Émilie ; puis tout à coup, sentant que l’image de Denbigh se présentait à son imagination, entourée de toutes les vertus domestiques, elle courut auprès de sa mère partager les soins du ménage, pour échapper à des réflexions dont elle sentait tout le danger.





CHAPITRE XXXV.


Amis, embarquons-nous pour le Portugal ! Ce sont de bons chrétiens qui habitent ce pays.
Prior.


Rien de remarquable ne se passa pendant les premiers jours qui suivirent le départ de lady Laura ; les Moseley menaient une vie assez retirée ; mais dès qu’ils paraissaient dans une réunion, Derwent était aux côtés d’Émilie, à laquelle il semblait faire la cour la plus assidue ; en même temps les attentions de Chatterton pour lady Henriette devenaient de jour en jour plus marquées, et tous les deux jouaient le rôle de véritables amants.

Vers cette époque la douairière reçut une lettre de Catherine, qui la suppliait d’arriver le plus tôt possible à Lisbonne, où son mari, après beaucoup de doutes et d’indécision, venait de fixer sa résidence.

Lady Herriefield, sans expliquer la cause de ses chagrins, faisait entendre qu’elle était malheureuse, et que si sa mère ne venait pas l’aider à supporter ses maux, il lui serait bientôt impossible d’y résister plus longtemps.

Lady Chatterton, qui aimait sincèrement ses enfants, quoiqu’elle n’agît pas toujours dans leurs véritables intérêts, se décida sur-le-champ à partir pour le Portugal par le premier paquebot. Chatterton sentait qu’il devait accompagner sa mère : les yeux de lady Henriette lui disaient de rester ; le devoir et l’amour se combattaient dans son cœur, lorsque John, prenant pitié de ses souf-